Didier Triglia né en 1966 à Perpignan.
Le peintre et sculpteur Triglia évolue dans un univers figuratif mêlant les genres pour créer son propre style : sa signature.
A première vue, on imagine l’auteur de ces œuvres assez torturé. Et pourtant il n’en est rien. Père de famille, Triglia est un peintre, sculpteur qui se découvre après chaque tableau et statue peints. L’autodidacte se révèle amusé et surpris par sa propre imagination florissante. « Je peins de manière très spontanée. J’improvise totalement. Je peux travailler 10 heures d’affilée sans me rendre compte du temps qui passe. » Dans son atelier, les tableaux et statues sont imposants. Pas question de les manquer. Près du mur où est accrochée la toile qu’il finit de peindre, un monte-charge fabriqué sur mesure ou il s’installe pour grimper et améliorer les détails de ses visages qu’il dessine. « Peindre, c’est très physique. Et cela ne se perçoit pas forcément dans un tableau. J’ai même eu des problèmes à une épaule à un moment donné et j’ai été obligé d’arrêter quelques temps. » Une torture morale pour celui qui s’est lancé dans le griffonnage au départ par hasard. « A la base, je voulais faire de la musique. J’avais monté un groupe dont le batteur, est devenu membre du groupe Zebda ; c’est là que j’ai dessiné des affiches des concerts. Voilà comment je me suis lancé. Ensuite, j’ai eu de la chance », sourit-il. Triglia se retrouve à exposer ses premières œuvres dans des bars et restaurants autour de Perpignan C’est au Café Sola à Collioure qu’il expose et qu’il est repéré par les propriétaires d’une galerie d’art basée à Montauban, Cortade’art. Jean Claude Cortade et Antoine Benoni découvrent le travail de Triglia et sont conquis par cet univers qui frôle le graffiti tribal et le fauvisme. Les deux marchands passionnés d’art contemporain lui ouvrent alors leur galerie et lui permettent de rencontrer des collectionneurs, très vite séduits par cette peinture si futuriste et énigmatique. A base de collage et « toujours dans un esprit récup’ » comme il le souligne, Triglia utilise ou pas divers emballages qu’il assemble sur la toile et sur laquelle il dépose avec un style inimitable des visages. « Je me sers aussi de canettes usagées et écrasées que je trouve, bref tout ce qui me permet de mettre en relief un visage », confirme-t-il.
Ne cherchez pas une quelconque signification car il est lui-même incapable d’en donner. Sa seule exigence : représenter la femme par des fleurs. « J’avance dans l’inconnu, je vois où je place mes visages sans pour autant essayer de leur donner un sens particulier. »
Le succès est au rendez-vous et à la demande de collectionneurs, il vient de passer à la sculpture. A base de résine moulée, il présente son travail en veillant aux réactions des gens qui le découvrent. « C’est important pour moi, le retour sur mon travail. Au début j’hésitais beaucoup. Maintenant j’ai gagné en assurance et je me lance sans trop de problème dans des toiles de grand format. »
Ses peintures joyeuses éclatantes de couleurs très inspirées d’un univers bestial ont laissé la place à des ambiances très pop’art et bandes dessinées. A la fois d’une simplicité enfantine et d’une curiosité psychanalytique, Triglia navigue entre les deux et dessine un monde très futuriste, plein de joie et de couleurs. Un message d’optimisme, totalement.