Le peintre français Jacques Doucet naît à Boulogne dans les Hauts de Seine le 9 avril 1924, de parents bretons, et décède à Paris le 11 mars 1994.
Adolescent, il écrit des poèmes et dessine. En 1942, il rend visite au poète Max Jacob à Saint-Benoît-sur-Loire qui l’encourage à cultiver ses dons, tout en lui laissant le choix de son écriture. Il commence à peindre, expose au Salon d’Automne en 1943 et en 1944. Engagé politiquement pendant l’Occupation, puis dénoncé, il est arrêté par la milice de Vichy, emprisonné à la Prison de la Santé ; ses oeuvres sont confisquées. Cet enfermement affectera profondément sa sensibilité et marquera son univers pictural.
À la Libération, il reprend son activité, se manifeste au Salon des Surindépendants en 1945 et 1946. Il fait à Paris, de même que le peintre hollandais Corneille à Amsterdam, la connaissance d’une collectionneuse hongroise qui les invite, l’un et l’autre, à séjourner à Budapest. Là, il prend contact avec les principaux fondateurs de l’Europai Iskola – l’École européenne -, les philosophes et écrivains Imre Pan, Arpad Mezei. Il y rencontre Corneille qui, comme lui, partage le même intérêt pour les surréalistes hongrois de ce mouvement représentatif comme « Art de la liberté ». Ils éprouvent la même passion pour l’oeuvre de Klee, exposée précédemment à l’Europai Iskola, découverte dans un livre de la petite librairie d’Imre Pan, s’enthousiasment pour la musique tzigane, l’art populaire hongrois et se lient d’amitié. En 1947, Jacques Doucet réalise sa première exposition dans le local de cette Europai Iskola.
Dès son retour à Paris, il adhère au Groupe Surréaliste révolutionnaire tandis que Corneille, à Amsterdam, forme avec Constant et Appel le groupe expérimental hollandais et publie le premier numéro de leur revue Reflex. En 1948, seconde exposition de Doucet à l’Europai Iskola. Après la dissolution du Groupe Surréaliste révolutionnaire, d’emblée, Doucet adhère au mouvement CoBra, cette Internationale d’art expérimental et, avec Atlan, ils en seront les deux représentants français. Leur ami, écrivain et critique d’art, Michel Ragon, devient, après Édouard Jaguer, le rédacteur de cette représentation française. Atlan et Doucet seront présents à chacune des manifestations de Cobra, à la première exposition d’Art expérimental au Stedelijk museum d’Amsterdam en 1949 et à l’ultime exposition de Liège en 1951. Par amitié, Appel et Corneille demandent à Doucet d’illustrer le second et dernier numéro de Reflex.