Théo Tobiasse

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1927 : Théo Tobiasse naît le 26 avril, à Jaffa (aujourd’hui Israël) au sein d’une famille lituanienne émigrée deux ans plus tôt. Il a une sœur Anna, de trois ans son aînée.

1929-1931 : En raison de constantes difficultés matérielles, la famille revient en Lituanie, à Kaunas. Chaïm, le père finit par repartir pour chercher du travail ailleurs. Il tente sa chance à Berlin, puis à Prague, enfin à Paris où il trouve un emploi de typographe dans une imprimerie russe.

1932-1938 : Le restant de la famille le rejoint à Paris. Âgé de cinq ans, le petit Théo découvre la capitale dans l’aube grise  et enfumée de la Gare de l’Est. « L’enfant au cœur serré des pays lointains » se rend à l’école communale de Montreuil-sous-Bois où il apprend rapidement le français. En 1937, en visitant l’Exposition Universelle,  il est ébloui par le gigantesque tableau de Raoul Dufy, la Fée Electricité.

1939-1944 : Brocha, sa mère meurt prématurément en 1939. La famille s’installe alors dans le 18èmearrondissement à Paris. En raison des lois discriminatoires anti-juives, le jeune homme est refusé aux Arts Déco. En 1941, il est arrêté par la Gestapo mais sera finalement relâché. En revanche, deux de ses oncles sont envoyés dans les camps dont ils ne reviendront pas. En 1942,  le restant de la famille échappe de peu à la rafle du Vel’ d’Hiv et parvient pendant deux ans à se cacher dans un appartement. Féru de mythologie, le jeune Tobiasse s’évade dans la lecture des textes classiques et la pratique du dessin.

1944-1947 : Grâce à tous ses dessins, Théo est engagé par différentes maisons de publicité. Il crée à la fois les étalages de luxe du Faubourg St Honoré, des décors de théâtre et fabrique des cartons de tapisserie. Il se marie en 1947.

1950 : Il s’installe à Nice et travaille sur différentes créations publicitaires, ainsi que sur l’album du Carnaval.

1954 : Sa fille Catherine naît.

1959 : Le choc devant la vision de l’incroyable paysage du plateau de Saint-Barnabé est tel qu’il commence à peindre ses premières grandes toiles.

1961 : Il obtient le Prix de la Jeune Peinture Méditerranéenne et la Galerie Drouant à Paris le prend sous contrat. Débutent alors de nombreuses expositions dans le monde entier.

1962 : La toile La Fiancée juive de Rembrandt est une deuxième révélation, il comprend le sens de la matière comme de la couleur et adopte de nouvelles techniques.

1966 : Venise devient l’une de ses destinations fétiches, source d’inspiration renouvelée en permanence comme le seront également New-York et Jérusalem. Il commence ses premières sculptures.

1969 : Sur le thème de la Diaspora, il compose son premier album de 18 lithographies.

1970 : La Bible et les réminiscences de l’enfance, son propre exil, l’exode du peuple juif s’affirment comme des thèmes récurrents de son œuvre.

1971 : Il s’initie aux techniques de gravure et installe sa propre presse.

1972 : A ses thèmes récurrents se mêlent les figures féminines éternelles, les femmes mères-amantes

1975 : Il se fixe à St Paul de Vence. Il commence à tenir un Journal mêlant des carnets de dessins avec des écrits poétiques.

1978 : Nahan Galleries de la Nouvelle-Orléans édite son œuvre graphique.

A partir de 1980 : Les voyages de Tobiasse le mènent de à la Nouvelle-Orléans (où il sera fait citoyen d’honneur), au Mexique, à San Francisco, puis à New York où il séjourne longuement.

1982 : Il réalise 4 vitraux sur le thème des Fêtes Juives et une fresque Que tes tentes sont belles, O Jacobpour le Centre Communautaire Juif de Nice. Il dessine de plus en plus et explore des techniques mixtes.

1984 : Il offre Les trains de la terreur des bords de la folie au Centre Simon Wiesenthal à Los Angeles.

1985 : Ses formats se font plus grands, ses personnages semblent sortir des limites du tableau.

1987 : Il crée deux grands panneaux muraux en strates de bois coloré sur le thème de la liberté pour l’entrée du palais Acropolis à Nice.

1989 : Il décore la Chapelle St Sauveur au Cannet sur le thème La vie est une fête avec un retable de trois panneaux monumentaux en relief, une sculpture et cinq vitraux.

1990 : Il livre une fontaine monumentale L’enfant fou pour le Centre d’Affaires de l’Arénas à l’aéroport de Nice.

1991 : Le Japon organise en hommage différentes expositions dans six grandes villes.

1992 : Il imagine les décors et les costumes pour un théâtre de marionnettes. Il réalise douze vitraux sur le Chant des Prophètes pour la grande synagogue de Nice. De même, il exécute sept vitraux pour le Centre communautaire Juif de Strasbourg.

Il crée une importante série de poteries à Vallauris. Sa version du Cantique des Cantiques engendre un ouvrage avec 36 gouaches.

De ses séjours à Venise, il rassemble ses dessins sous Les Venise de Tobiasse.

1992- Une importante rétrospective  se tient au Musée du Château de Cagnes-sur-mer

Les monographies se succèdent  ainsi que de nombreux ouvrages de bibliophilie.

1994,  Tobiasse crée des décors et costumes pour « Pygmalion » de Bernard Shaw pour un théâtre de marionnettes.

1994-1996, Tobiasse réalise de nombreuses sculptures en bronze et crée une importante série de céramiques à Vallauris.

Les expositions se poursuivent  ensuite au Japon, en Norvège, aux Etats-Unis…

En même temps que la peinture et le dessin, essence même de son œuvre, il explore d’autres voies, comme le pastel, la sculpture, la gravure au carborundum ou à l’eau-forte, la poterie, les vitraux…

2005 , Expression majeure de son œuvre, les  «  Carnets de Saint-Paul de Vence »   qui s’étaient remplis au fil des jours entre 1991 et 2001 , sont édités et dévoilent un concentré d’intimité créatrice , essence même de son œuvre.

2012 : Théo Tobiasse s’éteint le 3 novembre.

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